Les remontées capillaires peuvent causer de sévères dommages à intérieur, alors que vos murs se gorgent d’eau et que le phénomène se diffuse de votre cave/rez-de-chaussée à vos étages. En cas de sinistre causé par une remontée capillaire, l’assurance habitation prend-elle en charge les dégâts ? A quel remboursement pouvez-vous prétendre dans ce cas de figure précis ? On vous explique comment ça fonctionne, dans cet article.
Sommaire
Mon assurance habitation prend-elle en charge les remontées capillaires ?
Non, les assurances habitation ne prennent pas en charge la remontée capillaire. Dans la majeure partie des cas, les dommages causés par ce qu’on appellera des problèmes d’humidité structurels sont exclus des clauses des contrats.
Vous trouverez dans ce contrat un espace Dégâts des Eaux, ainsi qu’une partie concernant les Evènements Climatiques et les Catastrophes naturelles, qui vous permettent notamment de faire jouer l’assurance en cas de fuite dans la toiture. Mais ceux-ci ne concernent pas les remontées capillaires, ni les autres problèmes d’humidités causant moisissures et cloques sur vos murs et qui proviennent des soucis d’aération, d’un manque de ventilation ou d’une mauvaise isolation.
La remontée capillaire est un phénomène courant, qui voit l’eau présente dans les caves et les sous-sols remonter par capillarité dans les murs. Elle se faufile dans les parois, qu’elle gorge d’eau jusqu’à saturation, causant des dégâts à l’intérieur et à l’extérieur des murs. Lorsque l’espace est plein, l’eau continue à se frayer un chemin dans ces murs, toujours plus haut, et elle peut envahir l’ensemble de votre domicile.
On parle également d’humidité ascensionnelle pour désigner les remontées capillaires. Si l’assurance ne couvrira pas les travaux et les dommages causés par cette remontée capillaire, vous avez quelques recours pour être indemnisé.
A savoir : en cas de dégâts des eaux prévus dans la clause d’un contrat, votre assurance ne vous remboursera que les dommages, et non les travaux de résolution des causes du sinistre. De plus, le remboursement ne sera effectué que lorsque les travaux seront complétés.
Comment être indemnisé pour des remontées capillaires ?
Si l’assurance habitation ne couvre pas les dégâts de remontées capillaires, il se peut que le problème soit considéré comme un défaut de construction, ou comme un vice caché. Dans ces deux cas de figure, vous pourriez avoir une carte à jouer pour vous faire indemniser. On vous explique comment ça fonctionne.
La garantie décennale
En général, ce sont les maisons les plus anciennes qui sont touchées par des remontées capillaires. Le phénomène se produit quand la cave est vieille et peu entretenue, que les façades n’ont pas été rénovées depuis longtemps, ce qui fait que les assureurs considèrent bien souvent les problèmes de remontées d’eau comme dus à un défaut d’entretien.
Cependant, si vous constatez un problème de remontée capillaire chez vous alors que votre maison à moins de 10 ans, vous pouvez faire jouer la garantie décennale. En contactant votre assureur qui contactera l’assurance du constructeur de la maison OU en contactant le constructeur directement, vous pourrez établir un diagnostic.
S’il est avéré que la construction présente des malfaçons, vous pourriez obtenir une réparation pour les dommages causés. Découvrez comment activer la garantie décennale.
Le vice caché à la vente
Si vous avez acheté une maison qui semblait en parfait état mais que vous constatez des remontées capillaires peu de temps après votre emménagement, il se peut que le vendeur ait caché certains vices.
En cas de vice caché (ou dol), avec un vendeur qui aurait masqué intentionnellement certains défauts de l’habitation, vous pouvez faire venir un expert qui attestera de ces vices et initier une action en justice.
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Comment reconnaître une remontée capillaire ?
Ce phénomène est facilement repérable sur les murs, puisqu’il laisse des traces particulières et cause des dommages aisément identifiables.
On repère la remontée capillaire en constatant :
- Des cloques / des vaguelettes sur les murs, à une hauteur généralement comprise entre 40 cm et 150 cm
- L’apparition de salpêtres, des dépôts de sels minéraux présents dans les matériaux de construction, qui se présentent sous forme de tâches blanchâtres
- De l’humidité et de la moisissure, sans lien avec le climat ambiant
Peu à peu, l’eau va s’infiltrer dans les murs, grimper par capillarité aux étages et peut envahir l’ensemble de la maison. Elle va alors causer des dommages qui peuvent être bénins au départ (papier peint qui se décolle par exemple) mais qui vont vite s’aggraver, avec des tâches de moisissures qui s’étalent, des fissures dans les parois, l’effritement de morceaux de murs, le gonflement des boiseries, etc.
Comment traiter des remontées capillaires ?
Afin de prévenir ce type de situation, il faut traiter les remontées capillaires au plus vite. Pour cela, il est nécessaire de faire appel à un expert qui choisira la solution la plus adaptée pour le traitement, après avoir constaté les dégâts.
Parmi les solutions envisageables et les plus souvent mise en œuvre, il y a :
- L’injection de résine hydrophobe, dans des murs réguliers, permet de créer une barrière anti-eau rapidement. C’est une technique qui demande le forage des murs et qui peut potentiellement être faite par un particulier qui s’y connaît en maçonnerie. Cette opération présente l’inconvénient de devoir être renouvelée avec le temps, si le pouvoir hydrophobe de la résine s’estompe
- L’électro-osmose est une solution courante, pour traiter des remontées capillaires. Il s’agit d’utiliser des électrodes, pour contrer les remontées d’eau et leur faire prendre une autre direction (électro-osmose passive ou active, avec une batterie de renforcement) ou pour boucher les pores permettant le passage de l’eau (l’électro-osmose – phorès).
- L’insertion d’une membrane d’étanchéité dans une saignée murale : préconisée en cas de grosses rénovations d’une habitation, cette technique consiste à creuser une tranchée murale dans toute l’épaisseur du mur, pour y installer une membrane étanche. Il faut faire appel à des professionnels pour réaliser ce type de travail
Véritable plaie au sein d’une habitation, la remontée capillaire n’est hélas pas prise en charge par les assurances. Afin d’éviter les frais conséquents liés au traitement de ce phénomène d’humidité ascensionnelle, mieux vaut s’assurer que les pièces les plus basses de votre demeure sont suffisamment aérées et ventilées et que l’eau puisse s’en échapper sans difficulté.